
juin 13, 2025
Le 8 juin, la Société biblique tanzanienne (SBT) a vécu un moment historique en procédant au lancement de la première Bible intégrale en kikagulu dans le district de Gairo, dans la région de Morogoro. Cet événement très attendu a non seulement célébré l’aboutissement de cet important travail de traduction, mais il a également confirmé l’impact positif de la traduction sur la préservation culturelle des langues autochtones.
Le kikagulu (aussi appelé kikaguru) est la langue parlée par les Kagulu (aussi appelés Kaguru). 60 % des 420 000 locuteurs du kikagulu sont chrétiens.
Organisé dans la région de Morogoro, qui constitue le berceau de l’ethnie kagulu, ce lancement a rassemblé des membres du gouvernement, des dirigeants ecclésiastiques, des traducteurs et des membres de la population locale. Palamagamba John Aidan Mwaluko Kabudi, ministre tanzanien de l’Information, de la Culture, des Arts et des Sports, a présidé les célébrations. Dans son allocution d’ouverture, il a qualifié cette traduction de trésor national, soulignant l’importance des langues autochtones dans la diffusion de l’Evangile et la préservation du patrimoine culturel de la Tanzanie.
Mgr Godfrey Sehaba, du diocèse anglican de Morogoro, a procédé à la bénédiction et au lancement officiels de la nouvelle Bible, en présence de responsables ecclésiastiques de différentes confessions, notamment de l’Eglise évangélique luthérienne de Tanzanie, de l’Eglise anglicane libre et du diocèse catholique de Morogoro. Leur présence à tous témoignait de l’esprit œcuménique et de l’unité du corps du Christ dans cette entreprise importante.
Les chants traditionnels kagulu, la prestation de la chorale et les danses ont été l’occasion d’exprimer avec enthousiasme la joie et la gratitude tout au long des célébrations de cette journée. Ces éléments culturels ont mis en évidence le lien profond qui relie la langue, l’adoration et la population, et ont démontré comment l’existence des Ecritures dans la langue maternelle des gens permet de rapprocher la Parole de Dieu du cœur.
Au cours de son allocution de clôture, Alfred Elias Kimonge, secrétaire général de la SBT, a adressé des remerciements chaleureux aux nombreuses personnes qui avaient contribué au projet. Il a officiellement rendu hommage aux traducteurs, Mgr Frederick Chingwaba, le père Benjamini Mkuchu et Mgr Gessford Chitemo, et au coordinateur du projet, Mgr Michael Peter Nhonya, ainsi qu’à l’équipe éditoriale. Des cadeaux leur ont été remis en reconnaissance de leur engagement et des services rendus.
Le projet de traduction de la Bible en kikagulu reflète l’engagement à long terme de la SBT à faire en sorte que la Bible soit disponible et accessible. Le kikagulu compte parmi les plus de 120 langues autochtones du pays et ses milliers de locuteurs peuvent désormais découvrir la Parole de Dieu dans la langue de leur cœur.
Cette traduction constitue pour la communauté mondiale de la traduction et de la diffusion bibliques un rappel encourageant de la puissance de transformation que possède la Bible dans une langue maternelle. La Bible en kikagulu ne répond pas seulement à un besoin linguistique et spirituel, elle renforce également la vérité universelle selon laquelle chaque langue est importante pour Dieu. La SBT continue de collaborer avec diverses parties prenantes afin de faire en sorte que les Saintes Ecritures parviennent à tous les Tanzaniens dans les diverses langues qu’ils comprennent.
Le ministère auprès des Kagulu dans la région de Morogoro
La traduction de la Bible n’est pas le seul ministère que la SBT met en œuvre auprès des Kagulu. Elle organise également des cours d’alphabétisation qui visent à enseigner la lecture et l’écriture à 3 000 femmes et filles kagulu.
Selon l’UNESCO, le taux d’alphabétisation des hommes en Tanzanie est de 83 %, tandis que celui des femmes est de 73 %, ce qui met en évidence une disparité entre les taux de scolarisation des hommes et des femmes.
L’amélioration des taux d’alphabétisation parmi les Kagulu leur permettra de lire leur nouvelle traduction et d’établir une relation avec Dieu à travers la lecture de sa Parole. Pour en savoir plus sur ce projet d’alphabétisation parmi les Kagulu, cliquez ici.
Dans le but de proposer à l’avenir un ministère d’alphabétisation de meilleure qualité, la SBT souhaite développer un dictionnaire de kikagulu afin de rationaliser l’enseignement de cette langue et d’aider les Kagulu à entrer en interaction avec leur Bible.
L’avenir du ministère biblique en Tanzanie
La SBT se réjouit de voir aboutir prochainement plusieurs projets qui sont menés actuellement. Le secrétaire général, Alfred Elias Kimonge, a présenté l’un d’eux, qui devrait selon lui avoir un impact considérable :
« La publication de la Bible en kifipa sera sûrement un motif de grandes réjouissances. En effet, les locuteurs de cette langue sont connus pour être l’une des tribus où la sorcellerie et l’occultisme sont le plus pratiquées en Tanzanie. Je pense que cette Bible aura un impact considérable en réduisant les pratiques occultes. »
Comme plusieurs projets de traduction sont en cours, Alfred Elias Kimonge nous a demandé de prier que les ressources financières nécessaires soient trouvées afin que ces projets puissent être menés à bien :
« Merci de prier que nos projets bénéficient d’un financement suffisant afin que nous puissions rémunérer correctement les traducteurs et couvrir les autres frais liés à la traduction. Cela permettrait d’améliorer la qualité du travail et de réduire le temps nécessaire à la réalisation d’une traduction. Nos traductions prennent trop de temps et cela retarde d’autant l’impact escompté. »
La vie et la foi en Tanzanie
La Tanzanie est un pays où la foi joue un rôle central dans la vie quotidienne. Plus de 95 % des habitants se disent croyants, le christianisme et l’islam étant les religions dominantes. Le christianisme est légèrement plus répandu et il est pratiqué dans le cadre de diverses confessions, notamment le catholicisme, le luthéranisme, l’anglicanisme et le pentecôtisme. On constate également la persistance des croyances et pratiques spirituelles traditionnelles africaines.
Les Tanzaniens ont tendance à exprimer ouvertement leur foi et à l’intégrer dans la vie collective, l’éducation et le discours public. Les institutions religieuses jouent également un rôle important dans l’éducation, les soins de santé et les services sociaux.
Le secteur agricole emploie près de 65 % de la population et un grand nombre d’habitants vivent dans des zones rurales et dépendent de l’agriculture de subsistance. L’accès aux soins de santé, à l’éducation et aux technologies numériques est parfois limité, mais la situation s’améliore progressivement. Malgré les difficultés économiques, les Tanzaniens sont connus pour leur résilience, leurs valeurs collectives et une culture empreinte de générosité enracinée dans la foi.
Etant donné le lien étroit qui existe entre la foi et la vie quotidienne en Tanzanie, des actions comme la traduction de la Bible, la diffusion des Ecritures et les projets de développement menés par les Eglises peuvent avoir un impact spirituel, social et économique profond et durable.