Rassemblement historique à Istanbul : le 1 700e anniversaire du concile de Nicée est commémoré par un symposium interconfessionnel - United Bible Societies

mai 20, 2025

Le 20 mai 2025, les chrétiens du monde entier vont commémorer le 1 700e anniversaire de l’ouverture du premier concile de Nicée, qui s’est tenu en l’an 325. Ce fut le premier concile œcuménique de l’histoire et il donna naissance à un credo – le symbole de Nicée – qui, complété par le premier concile de Constantinople en 381, est devenu l’expression spécifique de la foi de l’Eglise en Jésus-Christ.

Dans ce qu’il faut bien reconnaître comme étant une manifestation aussi rare que profonde d’unité chrétienne et de mobilisation scientifique, la Société biblique tuque a accueilli un symposium interconfessionnel historique marquant le 1 700e anniversaire du premier concile de Nicée. Organisé dans le bâtiment historique de l’école grecque Maraşlı, dans le quartier de Phanar à Istanbul, cet événement a rassemblé pendant une journée des responsables ecclésiastiques, des théologiens et des universitaires de diverses traditions chrétiennes et de plusieurs régions.

Dans son allocution d’ouverture, Tamar Karasu Mayoğlu, secrétaire générale de la Société biblique turque, a accueilli les invités de marque en exprimant sa profonde gratitude avant d’exposer la vision qui sous-tendait le symposium.

« Ce rassemblement est plus que la commémoration d’une étape historique, a-t-elle déclaré. Il s’agit d’un effort visant à bâtir un pont significatif entre l’héritage du passé et le dialogue d’aujourd’hui. »

Elle a souligné que le fait de se repencher sur le concile de Nicée –moment décisif dans la formation de la doctrine chrétienne, qui a eu lieu en l’an 325 –constituait une opportunité unique en matière de réflexion commune, d’engagement théologique et de compréhension œcuménique.

Au milieu de membres du clergé et d’universitaires éminents, ce symposium a rassemblé une palette exceptionnelle de personnalités, parmi lesquelles :

    • Sa Béatitude le patriarche Sahak II, de l’Eglise arménienne, accompagné par des membres du haut clergé
    • l’évêque Massimiliano Palinuro, de l’Eglise catholique latine d’Istanbul
    • le père Vartan T. Kazancıyan, chef de l’Eglise catholique arménienne d’Istanbul et d’Ankara
    • le vicaire patriarcal Orhan Çanlı, de l’Eglise catholique syriaque
    • l’archevêque Sabri Anar, de l’Eglise catholique chaldéenne
    • Son Eminence le métropolite Paisios, de l’Eglise orthodoxe grecque.

Tout au long de la journée, des universitaires locaux et internationaux ont présenté des exposés explorant les aspects théologiques, historiques et œcuméniques du concile de Nicée. Parmi les thèmes abordés, citons les origines du symbole de Nicée, le conflit entre Arius et Athanase, ainsi que des réflexions contemporaines sur l’unité et la division dans l’Eglise. Parmi les orateurs figuraient Mgr Palinuro, le métropolite Joachim Billis de Bursa, Jonathan Moorhead (Suisse) et Wolfgang Nestvogel (Allemagne).

Il a été rappelé aux participants que l’héritage du Concile ne se limite pas au IVe siècle, mais qu’il continue à façonner l’identité et la doctrine chrétiennes aujourd’hui. « Ce symposium est enrichi par votre présence », a souligné Tamar Karasu Mayoğlu, saluant la contribution des participants venus de l’étranger uniquement pour y assister. Elle a également adressé des remerciements particuliers à Sa Sainteté le patriarche œcuménique Bartholomée, qui avait eu la gentillesse d’ouvrir les lieux pour l’occasion.

Dans ses remarques finales, le patriarche Sahak II a livré avec quelque gravité une réflexion sur le double héritage du concile : sa contribution à la clarification de la doctrine fondamentale, mais aussi les fractures qu’il a introduites dans l’unité chrétienne. Il a appelé les Eglises d’aujourd’hui à revenir au message fondamental de l’amour et de la réconciliation, disant l’espoir qu’il place dans l’esprit œcuménique qui progresse au sein des communautés chrétiennes partout dans le monde.

Le symposium s’est conclu par une visite guidée de l’école grecque de Maraşlı, site chargé d’histoire ecclésiastique.

Alors que les Eglises du monde entier continuent de réfléchir à l’héritage de Nicée, cet événement historique qui s’est déroulé à Istanbul a rappelé avec force les possibilités qui émergent lorsque la tradition, le dialogue et un engagement commun en faveur de la foi convergent.

Le symbole de Nicée

Le 20 mai 2025, les chrétiens du monde entier vont commémorer le 1 700e anniversaire de l’ouverture du premier concile de Nicée, qui s’est tenu en Asie Mineure en l’an 325. Ce rassemblement historique – premier concile œcuménique de l’histoire chrétienne – fut un moment décisif pour l’Eglise primitive.

Il donna en effet naissance à ce qui allait devenir le « symbole de Nicée », credo qui fut complété plus tard lors du premier concile de Constantinople en 381. Le credo affirme les principales croyances chrétiennes, notamment la divinité de Jésus-Christ, la Sainte Trinité (Père, Fils et Saint-Esprit) et le rôle de l’Eglise dans le salut.

Formulé à l’origine pour unifier la doctrine chrétienne, qui niait la nature divine du Christ, le symbole de Nicée reste une expression fondamentale de la foi, qui est encore récitée aujourd’hui par de nombreuses confessions chrétiennes en tant que déclaration de foi commune et d’unité.