Une édition du Nouveau Testament spécialement destinée à l’armée fidjienne mise à l’honneur lors d’une Cérémonie de réconciliation - United Bible Societies

décembre 2, 2024

Pour la première fois dans l’histoire de la nation, les forces militaires de la République des Fidji (FMRF) disposent désormais d’une édition du Nouveau Testament qui leur est spécialement destinée. Cette nouvelle publication est le fruit du financement et du soutien rendus possibles grâce à un partenariat entre l’Association des militaires chrétiens du Pacifique Sud-Ouest, la Société biblique australienne et la Société biblique du Pacifique Sud (SBPS).

Ajoutant à l’importance de ce projet, ce nouveau NT a été mis à l’honneur lors d’un événement historique pour les Fidji, à savoir la Journée de réconciliation et de restauration, qui a eu lieu le 2 novembre, ce qui a valu à cette édition des Ecritures d’être connue sous le nom de « Bible de la réconciliation ».

Avec le concours d’autres parties prenantes, la SBPS et l’équipe d’aumônerie des FMRF ont participé à l’élaboration du tout premier Nouveau Testament destiné aux FMRF, qui comprend également les Psaumes et les Proverbes. Cette publication est au format poche, imperméable et dotée d’une couverture spécialement conçue présentant les couleurs rouges et vertes traditionnelles des FMRF – qui dénotent par rapport aux tons classiques des tenues de camouflage.

Secrétaire général de l’Eglise méthodiste des Fidji et de Rotuma, Jolame Lasawa a joué un rôle important lors de la cérémonie de lancement. Il a indiqué que ce Nouveau Testament avait un impact important sur le personnel des FMRF, auquel il a déclaré :

« Que la lumière du Seigneur vous guide dans tous les chemins que vous emprunterez dans la vie. Puissiez-vous également guider d’autres personnes dans la direction prescrite par la Bible. »

La cérémonie organisée pour marquer la Journée de réconciliation et de restauration s’est tenue en présence du président de la République des Fidji, Ratu Wiliame Katonivere, et de son Premier ministre, Sitiveni Rabuka, à la caserne Queen Elizabeth des FMRF, située à Suva, dans le quartier de Nabua.

L’intégralité de cette cérémonie a été retransmise en direct sur Facebook et cette retransmission est accessible ici.

L’histoire de la Journée de réconciliation et de restauration

La Journée de réconciliation et de restauration, qui a eu lieu le 2 novembre, était le point d’orgue d’un programme officiel de 8 mois visant à rétablir et à guérir les liens, organisé dans tout le pays suite au coup d’Etat militaire de 2000.

Ce coup d’Etat avait été déclenché le 19 mai 2000, lorsqu’un homme d’affaires et politicien fidjien avait pris la tête d’un groupe de soldats rebelles (l’Unité de combat contre-révolutionnaire) dans le but de renverser le gouvernement, retenant en otage au parlement plusieurs personnes, dont le Premier ministre de l’époque, Mahendra Chaudhry. L’homme affirmait agir pour protéger les Fidjiens de souche, estimant que le gouvernement favorisait les Fidjiens d’origine indienne.

Après 56 jours de troubles et de négociations politiques, l’armée avait repris les choses en mains, déclarant la loi martiale et mettant fin au coup d’Etat. Cette opération avait eu un impact durable, aggravant les divisions entre les groupes ethniques des Fidji et modifiant le système politique en faveur des habitants autochtones.

En septembre dernier, l’instigateur du coup d’Etat a été libéré de prison à la suite d’une grâce accordée par le président Katonivere, après avoir purgé plus de 20 ans de sa peine de prison à perpétuité.

Guérir les blessures

Un programme officiel a été conçu afin de permettre aux habitants des îles Fidji de tourner la page après des décennies et de répondre à leurs préoccupations. Celui-ci comprenait une tournée à travers le pays avec des réunions dans les principales villes, avant la cérémonie de clôture lors de la Journée de réconciliation et de restauration, organisée le 2 novembre à Suva, la capitale. Les différents rassemblements qui ont ponctué cette tournée ont été véritablement l’occasion de guérir les relations qui étaient restées brisées depuis le coup d’Etat perpétré il y a 24 ans.

Dans un article de la presse locale couvrant les événements, un porte-parole des FMRF a décrit la cérémonie en ces termes :

« Même si les échanges ont été centrés sur les événements tumultueux survenus en 2000, l’attention s’est portée au-delà de ce moment charnière, a déclaré le porte-parole. Les membres de l’assistance ont été invités à demander pardon à tous ceux dont ils estimaient qu’ils avaient été lésés, en nommant les griefs qui avait perduré depuis près d’un quart de siècle. Ces échanges sincères ont ouvert la voie à une réflexion et une guérison qui étaient attendues depuis trop longtemps. »

Le pardon et la réconciliation pour thèmes

Le pardon est un thème majeur qui parcourt tout le Nouveau Testament, ce qui en fait un livre tout à fait approprié à partager dans le cadre d’un programme axé sur la réconciliation et le rétablissement des relations. Lors de cette journée historique, Geoffry Miller, secrétaire général de la SBPS, a expliqué comment cette publication biblique fait le lien entre le thème du pardon et la réconciliation avec l’armée :

« C’est lors de notre première réunion, qui s’est tenue au début du mois de juin 2023, que la SBPS et les partenaires du projet ont appris que les FMRF lançaient un Programme de renouveau spirituel et de réconciliation en 2023 et que l’édition du Nouveau Testament spécialement destinée à l’armée était un véritable don de Dieu pour elles, car c’était le seul outil qui donnerait à leur initiative une dimension pleine et entière. A l’époque, les FMRF ne disposaient pas d’un ouvrage officiel spécialement conçu pour leur personnel. Ce serait donc la première publication biblique dans l’histoire des FMRF. »

Geoffry Miller espère et prie que cette édition spéciale du Nouveau Testament aura un impact considérable sur le personnel des FMRF : « Ce Nouveau Testament témoigne de l’existence d’une espérance vivante de liberté et de paix par la réconciliation en Jésus […]. Genèse 4.10 dit : “Alors le Seigneur répliqua : ‘Qu’est-ce que tu as fait là ? J’entends la voix du sang de ton frère. Dans le sol, elle crie vers moi pour demander vengeance.’” Pour nous, c’est comme si, pendant 24 ans, le sang des victimes n’avait cessé de crier. Cette édition du Nouveau Testament destinée à l’armée signe ce moment particulier où Dieu a enfin essuyé les larmes des familles et donné le repos aux morts. »

La religion et la vie aux îles Fidji

Les chrétiens constituent le groupe religieux le plus important, avec environ 64 % de la population. Il s’agit principalement de Fidjiens autochtones répartis entre plusieurs confessions, parmi lesquelles les méthodistes, les catholiques et les adventistes du septième jour. L’Eglise méthodiste des Fidji et de Rotuma est la confession chrétienne la plus importante aux Fidji, avec 34,6 % de la population totale.

On compte aussi environ 28 % d’hindous (principalement au sein de la communauté indo-fidjienne) et environ 6 % de musulmans. Enfin, il y a également des adeptes du sikhisme, du bouddhisme et d’autres croyances, ce qui contribue à la diversité religieuse des Fidji.

La foi joue un rôle important dans la vie quotidienne : le christianisme a une influence considérable sur les pratiques sociales et culturelles, en particulier chez les Fidjiens autochtones.

Cette nouvelle publication biblique a fait l’objet d’une couverture dans les médias fidjiens, notamment par FBC News, dont l’article est consultable ici.